Je m'y agrippe à cette route clandestine de l'imagination 
Je suis pris dedans
La feuille blanche d'une main
De l'autre le crayon de l'imaginaire 
Ma main libre à gauche
Au centre, à droite 
D'un saut, j'ai franchi la haie de l'inconnu
Et, comme un ilote, un îlien
Je me suis glissé entre le noir et blanc
Et la couleur dans un moment très extraordinaire
Comme la cellule matricielle

Introït

Une fois encore, je m'embarquais clandestinement.
La claire nuit était un doux désespoir qui imprégnait les silences,
où se perdaient les palais de nuages aux ailes blanches dépliées dans le ciel noir.
Et cette étoile tombée de son rêve, je l'avais choisie avec les cris du vent
et avec les yeux de la mer.
Tout était attentif au monde lumineux de l'île.
Jusqu'aux plus petites trouées des nuages où réapparaissait parfois la mer sans route, immense et bleue.  
En certains endroits, c'était déjà l'entrée d'un souffle de l'aurore
dans le frissonnement des ombres, en d'autres ce n'était encore que le moment initial, embryonnaire. 
Tout cet endroit lui-même évoquait de manière irrésistible l'émergence d'un visage de l'autre monde.
Je m'arrêtai et écoutai.
De la musique sortait de ses rivages et entrait dans l'arche haute et profonde.
je n'étais jamais venu dans cet endroit.
Je l'ouvris et j'aperçu au bord de l'eau céleste un fragment d'épave de vaisseau naufragé. L'étrange étrangère était seule à bord, debout sur le pont et en allée avec les lumières et les formes noires.
Tout ce qu'elle ouvrait dans ses blanches ailes
luisait à l'état nu et pur.
Et je pensais : elle est arrivée d'ailleurs
sur une adoration éperdue d'étoiles.
J'aurais peut-être embrassé dans ses yeux
les couleurs et les odeurs de l'île,
mais ici quelque chose du reflet de l'autre monde flottait
dans l'espace et semblait retenir une couleur intime.
Un point noir profond me fut indiqué presque aussitôt,
sans doute parce que je devais aller vers la lumière sans quitter le noir.
Ce fut peut-être pour cette raison que les formes de la nuit s'illuminèrent,
comme sous l'effet d'une pulsation de vive lumière noire.




En vrac

En noir sur le blanc
En blanc sur le noir

J'ai marché dans une nuit plus brillante que le matin
Un rayonnement mauve revêtait la chair de cette forêt
Tandis que le plus haut des arbres s'enveloppait de bleus encore inexprimés

Cette odeur de la mer qui a jailli de la forêt
Arrivera-t-elle à atteindre le passage des rêves ?

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Les enfants perdus de l'Ancien Monde 
Sont les vrais fils de la lumière marine ou lacustre
Rien ou presque rien ne subsiste
De ce qu'ils ont rêvé ensemble
La région de la rencontre créatrice
Qui entourait jadis la Terre
Est aujourd'hui totalement désertée
Tout ici est artificiel, industriel, moderne
Une offensive délibérée contre l'infini
L'illimité est indéfiniment relancée

La mer matricielle a emporté le temps du rêve 
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La présence du mythe fondamental de la forêt dans l'espace, nous rappelle en permanence l'existence de l'informulable et d'une approche poétique à jamais disparue.

Les enfants perdus de l'Ancien Monde
Ont vécu dans des cavernes d'air et de vent
D'où leurs dessins ne peuvent plus sortir
Nous n'avons plus rien que leur mémoire
Jonchée d'images peintes
Et de coquillages à la forme spiralée

De la fenêtre aux ombres dorées
Brusquement ouverte, nombre d'astres ont surgi 
Qu'adviendrait-il si les îles se muaient en étoiles
Et si, pour les yeux de chair, toutes les mers de l'espace Ressemblaient à celle-ci ?
Je continue de m'interroger
Tandis que le souffle de ce clair de lune
Fait filtrer à travers le blanc compact une pâle clarté rose

Où il y a de l'amour, il y a de l'éternel. 

Le parcours des vagues ne meurt pas
Dans le vivant, dans le lumineux
Car il arrive qu'une étoile devienne île
Et une île, une étoile

Les paroles du vent effacent leurs propres traces.

D'entre toutes les formes de la nuit, le vent qui coule entre les arbres est un infini de mystère.

La lumière inonde le monde, mais elle peut basculer du côté obscur de la force. 

Le soleil intérieur retient son souffle.

Il y a des lointains intérieurs qui voyagent par erreur dans l'espace étoilé.
Ils ont percé et franchi la membrane fœtale sans savoir que tout est lié, interconnecté.

Il y a une joie des profondeurs perdue quand la lumière remue les ombres du rideau. 

L'être inexploré n'est pas un chemin, mais une destination. 

C'est le rivage qui donne la forme de ce départ vers l'infini. 

Aux premières heures du petit matin, alors que le cocon terrestre est encore tout imprégné d'infinies respirations d'herbe mouillée, l'imaginaire galactique quitte son séjour céleste pour venir en ce monde. 

C'est quand il fait noir, c'est quand il fait peur qu'il faut boire cette lumière qui s'est posée sur nous. 

Que regarde cette fenêtre de pierre dans la nuit tombante ? 

L'éclairage de la rue emporte une lueur noire. 

En dépit de la porte inventée sur l'éternité, il y a dans les yeux de la mer une préférence désespérée pour les instants. 

Les arbres parlent aux étoiles dans un langage qui reste à découvrir.
Il faut faire l'ascension du poème pour se rapprocher du corps parlant de l'arbre. 

Le point flamboyant que les cellules mémorisées de l'arbre veulent exprimer serait-il une mue évolutive de la Terre dans d'autres mondes ? C'est pourquoi la nature évoque aussi bien la garde de la Terre que le départ vers les étoiles. 

Il faut explorer plus loin
Chercher un univers où rien ne nous ressemble

La route qui monte de la plage se continue en travers de la voûte étoilée

Où est la vie ?
Où est le rêve ?

La liberté cosmique n'a pas de certitudes, de limites.

Pendant quelques instants
Le vent souffla dans l'âme
Dans le cœur et dans la voix
Et, d'un bout à l'autre
Du doux pays de l'enfance
Les étangs et la rivière s'ouvrirent
L'eau douce ensuite, laissa la place à la mer

Les arbres courent sur les berges
Plus je les regarde, plus leurs ombres me semblent lointaines et incertaines 

A nous tous
Nous formons la cellule intime d'un univers
L'espace d'un très bref instant

L'heure bleue est toujours anxieuse de l'aube nouvelle. Le clair mouvement de cette lumière enfermée dans la nuit, me procure à chaque fois que je le perçois, une émotion plus grande.

De quelles rencontres avec mes rêves nocturnes, viennent ces filaments scintillants de la vie intra-céleste ? C'est parce que je me trouve devant cette interrogation et qu'elle m'éblouit, que le rêve comme écriture, ouvre un parcours vers la vision, vers le feu qui sort de l'ombre.

Imaginons deux étoiles
Se précipitant l'une vers l'autre
Venues de deux points du ciel
Puis elles se rejoignent et disparaissent
Et après ? Après, il serait une fois
Ou plusieurs fois le lieu du regard 

L'inquiétude ou le merveilleux
Des miroirs dans la douceur des larmes
Peuvent contenir tout l'énigmatique
Tout le mystère de l'individu céleste
Dans un brouillard vaporeux

Le tracé clair de l'espace
Décline des camaïeux de gris
Sur la matière invisible
Qui habille l'être physique 

Il existe une nature enfouie sous les yeux et aussi vraie qu'une mère.

Tout a commencé
Autour d'une seule parole
D'un seul regard, à l'orée des premiers mots 
Eau, air, nuées de lumière, étoiles en feu

Ce qui n'a pas été appris au début de la vie est définitivement perdu. 

Toujours celui qui fait d'un mur une fenêtre
Continue quelque forêt initiale qui préexistait

Il y a deux rapports à la réalité 
L'un est physique et l'autre, métaphysique

Le nom écrit, assumé des êtres et des paysages
Et la vie profonde possible n'ont rien pour s'entendre 

Les fenêtres du corps chantent merveilleusement les couleurs du blanc. 

Il existe une liaison étroite
Entre cette odeur de la forêt
Et cette couleur venue de l'étoile

Il est sans cesse répété au dedans de nous que les voies de la nuit
Sont celles d'un affrontement de formes agitées
Peut-être, mais c'est une vision partielle
Ici commence l'idéologie trompeuse
De la séparation et de la division
Vers le haut et le bas

Il souffle des sources
Et des soleils glacés
Sur les grandes prairies d'étoiles

Le feu des régions inférieures de la Terre rencontre celui des galaxies de lumière. Cette jonction de plusieurs univers de visions lumineuses est un vrai mystère.

La relation des arbres et des étoiles explique métaphysiquement l'expérience, l'épreuve de l'ouverture à la rencontre. Il est important d'être conscient du mystère de cette relation, hors de quoi il n'y a plus de commencement, plus de départ, plus d'aube. 

L'aventure est tout autant intérieure qu'extérieure
Elle nous entre par le corps et écoute notre histoire
Mais voici plus important que tout : être soi c'est être unique 

La nuit murmure des couleurs que personne ne saisit
Quel est ce rêve où s'entendent les couleurs ?
Les seules formes qui y parviennent sont celles de la nuit

Le mouvement invisible des signes est l'oreille de la vie intérieure des formes.

Dans le secret de la nuit
Quelque chose remet les mondes
En cercle, en ronde et en mouvance 

Le ciel est sur la terre
L'essence est dans l'existence
L'infini est dans le fini

L'étoile et l'île
S'accomplissent l'une l'autre
Mais demandons-nous plutôt
De quelle île deviendra-t-elle l'étoile








Faut-il chercher le vrai dans l'image ?
Les géomètres disent non ; les poètes leur répondent :  malgré vous, les symboles orthographiques véhiculent une sorte de magie.

L'objet se dérobe à la saisie formelle.
L'éclat de la surface masque une autre face. 

 La vérité ne se trouve que dans les poèmes. 

J'ai suivi le chemin de la grande clairière à ciel ouvert. Dans quelques heures, la lueur des étoiles sera pleine de cette magie de la nuit. Et maintenant, quel chemin prendre dans l'île d'elle ? Elle se reflète déjà sur la rivière qui traverse la forêt. Et ses respirations sont si profondes, qu'il me faut savoir de quelle parole intérieure, secrète, elle est faite. 

A la pointe du jour, les rêves me disent combien de fois j'ai cherché obstinément ce lien ténu mais pathétique avec l'avant et l'ailleurs. Je croyais en quelque chose d'inexprimable par les mots et je songeais : la sculpture de Constantin Brancusi nous enseigne que la réalité réelle résulte de la fusion parfaite du vol (le concept) et de la forme vitale (l'oiseau). 
Ce que j'avais de mieux à faire, c'était de fermer les derniers espaces bleus de la nuit avec les transformations infinies d'une mer sculptée par l'ombre de la lumière. 

Tout l'être oiseau est un appel à la lumière.

Je comprends mieux à présent pourquoi le pur instant de la réalité vivante est d'un bleu de pluie, comme celui des ailes mouillées de bleu des oiseaux. Je peux saisir l'espace libre occupé par les oiseaux, à partir de cette liaison intime entre l'instant réel et la forme sensible. 

La lumière dans les premières heures du matin inondait les lacs souterrains. L'eau bleue verte, dans cette grotte souterraine, était douce comme des mains. C'était la plus belle grotte que j'avais jamais vue. Les mots projetés vers le ciel, comme l'érection masculine, jaillissaient du lac transparent de la voix des eaux et, à mesure que je les prononçais, elle les traçais en lettres de feu dans cette grotte, et elle me souriait. 

Les arbres parlent dans la nuit fraîche des langues inconnues.
La pensée de la source, de toutes les sources s'enroule à leurs rêveries.

Tout me porte à croire que l'être oiseau est des mêmes zones, des mêmes esquisses que les rêves. La question est : vol d'oiseaux ou passage d'un ciel à l'autre ? Et je crois bien que ce furent les oiseaux eux-mêmes qui prophétisèrent ce monde nouveau. Depuis lors, je suis parti à la recherche du grand pays des oiseaux, en vain ou presque. Sans jamais l'avoir approché, je pensais l'entendre et désirais l'écouter monter du ciel. D'où sont-ils venus ? Et derrière "où vont-ils", qui sont-ils ? Ces traqueurs de traces, comme les autres inventeurs de signes et d'écritures imaginaires, ne sont découvreurs de sables invisibles et de pierres extraordinaires, que quand ils s'emplissent de mers, de lacs, de rivières. Nous, qui sommes sortis du rêve, et qui sommes entrés dans une naissance écriture. Est-il nécessaire de le redire ? Nous sommes venus seulement pour recomposer les morceaux du miroir éclaté. 

Je sais ce que je désire 
Enrouler la ligne verte des arbres à la boucle de la rivière
Ainsi je pourrais lire l'intérieur de la forêt à la surface de l'eau

Le soleil du matin sort son visage de l'eau
Dans une grande plaine, la rivière et la forêt
S'arrondissent avec amour autour de ses mains
Prolongées par des rayons protecteurs 

Ce qui est au cœur 
Du très harmonieux
Du très pur, du très tendre
C'est la main de vie maternelle
Mais combien ignorent
Ou feignent d'ignorer
Qu'elle était l'esprit
De ce qui allait arriver 

Il y avait une participation primitive
Qu'on appelait Enfance
Mais après, que s'est-il passé ? 
Le monde conscientiel a glissé
D'un plan spirituel vers celui
De la pure phénoménalité
Les commencements, les départs
Vers l'absolu sont en morceaux

Il faisait presque nuit en dedans de moi, lorsque mon imagination se fixa sur les vagues de la forêt, où naissait un mélange de bleu et de vert. Quand la lune commença à s'élever, baignée de l'éclat de pourpre, des petits morceaux d'écarlates s'ébrouèrent et je vis un serpent-oiseau dans l'envol de ses rêves. De tout près, je vis le cercle secret des arbres merveilleux et des fleurs immortelles de Xochitlapàn. 
Une forêt d'arbres bleus, endormie à fleur d'eau, gravissait en rêve la Voie Lactée. 
Et là, les mains ouvertes sur des ombres caressées, je me laissai emporter jusqu'au profond de ma nuit vers l'entrée au séjour des esprits-seigneurs des oiseaux et des pierres précieuses. 

Les nuits aussi ont leur barque blanche pleine de vent clair. 

Entre l'opacité et la transparence
Il y a l'état de non manifestation
C'est-à-dire un avant monde

Il y a deux sortes de voyages 
Le premier va de la traversée d'une rive à l'autre
Et le second, de la ligne d'horizon à la Source des sources de la mer
De cette vie présente à l'éternelle, il y a loin cependant
Laquelle des deux a-t-elle rencontré l'autre ?
Laquelle des deux est-elle fondée en immensité galactique ? 

Il y a un tressaillement de l'infini
Dans tous les commencements

Toute île est transférable
D'une simplification bleue concrète
A un lieu indéterminé dans l'infini

De si loin qu'ils voient le ciel et l'eau sans fin, les hommes aiment imaginer qu'ils pourraient se frayer un chemin dans les paroles émises par le vent, puis entrer dans l'horizon et dessiner dans l'air froid les mêmes soleils. Si c'est le cas, rien n'empêche qu'une île soit aussi une étoile. 

L'île rejoint les étoiles
Et leur appartient
Comme un dessin à sa couleur
Et depuis cent mille ans
Les enfants s'endorment
Pour demander une étoile
Un petit point vivant
Et depuis cent mille ans
La bouche de l'enfance est différente
Pour avoir l'aube mouillée
Avec la seule envie de parler sa voix
Avant de mordre le soleil sous l'oreiller

L'invasion de la terre par les plantes est le plus beau des royaumes après celui des couchers de soleil qui glissent sur l'océan. 

La stupeur des nuées sur la haute mer n'a laissé derrière elle aucune route concrète. 

L'instant et le lieu intangibles ne s'expriment que dans la relation qui les emporte dans la voie invisible. 

La vie visible et l'imagination radicale se combattent, chacune se refusant à se laisser dominer par l'autre. 

Ce que nous avons sorti de l'ombre des images cachées a quelque chose qui ressemble à une longue quête d'un jardin hypothétique qu'on ne retrouvera jamais. 

La nuit verte dans les profondeurs de la forêt a sa propre esthétique de la solitude. 

Je considère ce vertige des signes à la cime de la canopée,
comme une sorte de rêve, vécu par les arbres du chemin qui longeaient cette rivière. 

Les formes, même les formes parlent !

Les lignes sont voyageuses. le but importe moins que la démarche de réflexion.

Il existe dans la nature une fratrie primitive des verts, dont le langage coïncide tellement avec l'universel, quelle peut s'unir à l'infini, à l'illimité.

Depuis son arrivée, elle baignait dans une lueur douce, tendre comme les premiers rayons bleus de l'écriture, transmis par les êtres du temps du rêve. 

Une vive et inventive clairière s'est perdue dans la forêt, en voulant découvrir le point de rencontre idéal entre le ciel et l'eau.

Ce rectangle de nuit
Disparaît dans le lointain
Pour aller où ?
Les dernières grottes-refuges
Ont peut-être la réponse
Elles qui, contre vents et marées
Continuent à défendre la beauté des mythes anciens

La présence vraie de la nuit n'est pas dans l'épaisseur de l'ombre immobile
Mais dans la région première de la couleur verte la plus sensible

A travers l'éclat liquide de la nuit
Il n'y a rien qui s'oppose à l'imagination poétique 

Un instant, je pus entrevoir une grande plaine lunaire dans un poudroiement d'écume. Et alors il me vint une idée toute tremblante d'excitation : le vent qui s'était engouffré presque violemment vert dans la vallée étroite, avait-il choisi ce flux lumineux pour réintégrer le langage rêvé des feuilles dans les grands arbres ? Ce que je sais ? Ce que je sais, c'est que la source lointaine de ses paroles ouvrait grande la bouche du ciel.







L'inouï qui est survenu par ici est empli
De cette image de la plus haute étoile
Là d'où notre île peut en profondeur
Et mystérieusement s'envoler 

Mais là, parmi les filaments flottants de l'esprit soleil
Vers l'est rouge où plane l'oiseau du temps
Un invisible naturel offre sous tout ce bleu de surface
Une prise aux mouvantes et émouvantes lignes d'air et de vent

Le vent de la mer vient d'une autre vague de mondes
Avec ce vent, il y a un autre vent et il y en a un autre autour de lui
Et, de cette sortie vers l'infini s'élève un autre vent encore
Qui ajoute des étoiles de beauté 

Il est le vent voyageur arrivé de très loin
Qui emprunte le couloir blanc des ailes
Pour rejoindre sa falaise.
Le voyage est à lui
Tout comme le feu innombrable
De ces lointaines lumières
Qui revêtent ses nuits
Il voyage ici comme il rôdait ailleurs
Sur les berges d'Aldébaran

Ce matin, en écarquillant les yeux
J'ai vu apparaître un oracle
Aux sept nuances de vert
Où se lisait par mille signes-messages
Le territoire de toutes les premières forêts de fougères 

Derrière ce chemin d'étoiles
Juste à côté de la cité de l'aube
Il y a une invitation à voyager
Dans une merveilleuse construction lointaine
Et cependant dynamique, faite de mouvement et non d'espace

La mémoire du vent est une liberté et une transition entre les îles et les terres. Au lieu de poursuivre sa fuite, ce vent nous a suivi. Vous, qui cherchez où vous poser dans l'infini des étoiles, glissez-vous à l'intérieur de son cri et élancez-vous dans l'infini bleu de ses grottes les plus reculées. A mesure que vous avancerez dans la grotte habillée de cette pierre recouverte de figurations fantômes, l'aube enlacée à quelque joyau de vent, blanchira de plus en plus l'horizon.  

La liberté de la mer et des vents est extraite d'un vocabulaire spatial inouï. D'où est-elle venue ? Par où ? Sur quelle odeur de la brume mêlée à une autre tout autre ? Il est d'ailleurs vraisemblable qu'il existe une lumière passionnée entre les déchirures de nuages. La troisième aile de l'oiseau n'est-elle pas une attitude intérieure, une direction ? Elle renouvellera notre approche de ce beau secret. 

La lumière risque une nouvelle tentative, à travers une succession de déplacements vertigineux de l'ombre. L'eau sableuse du rivage scintille sous la clarté imprécise d'un ciel trouble. Tout à coup, l'obscurité se fige et s'enflamme, définitivement transfigurée. L'union intime et constante entre l'effort de lumière et les eaux de la nuit se poursuit. 

 Il ne manque que la couleur à l'image pour s'ouvrir dans le ciel.

Des mots couchés sur la mer
Ou filant parmi les vagues étincellent
Sur la crête blanche des images
Je vois d'autres caps, îles ou îlots rocheux,
De toute la part de mystère à dire

Le rêve comme écriture
Ouvre à nos yeux un parcours
vers la vision, vers le feu que nous sommes 

Où avons-nous trouvé ces mots ?

Les mots aiment mieux l'embryonnaire
Parce qu'ils ne se fixent pas
Dans une forme définitive
Ils visitent ainsi d'autres îles dans l'île
D'autres battements d'ailes
Qui n'empruntent pas de ligne droite

Ici réapparaît la grande et pure lumière des régions lointaines. C'est dans l'intérieur, très haut, du côté d'Eridan ou d'Antarès. Dès les premiers instants de notre première rencontre, d'autre mondes de la lumière ont relevé notre présence. Mais qui sont-ils ? Et pourquoi sont-ils là ? On aperçoit déjà le sable d'une île ; de ce côté, le vent souffle vers le rivage et l'aube semble vouloir nous parler. Au-delà, la mer, les fleuves et les canaux s'endorment peut-être, comme le jour vient de se lever et, seul de temps en temps, le regard d'un soleil va du ciel à la mer pour revenir au ciel. 

Il pourrait bien y avoir de l'or dans ces mots d'outre-ciels. Tout d'abord, leur clarté première. Quelque chose comme le goût d'une île à l'intérieur d'une autre île ; celle qu'on entend intérieurement lumineuse et vraie, comme la puissance de l'esprit dans le souffle de l'air.

J'aurais pu souffler de mon souffle sur la flamme brillante de ce vent de sable et de feu, et dire : elle est là, la vie des étoiles ! La fulgurante intensité des énergies du cosmos m'arrachait les yeux, laissant à leur place le bleu éblouissant de la participation à l'être du ciel. 

Chaque résonance profonde du ciel et de la terre
Doit trouver une expression, un langage propre
Pour pouvoir circuler librement
Dans le corps de l'inattendu et de la couleur

Mais on atteint, pour ainsi dire, le site originel des mots
Qu'une fois parvenu aux lieux et moments "intermédiaires"
Le voyageur n'est point, ayant négligé de retourner dans le passage
Préalablement ouvert entre lui et le monde

On raconte qu'un jeune monde, souvent, traverse cette forêt, et qu'ici réapparaît la grande et pure lumière des régions lointaines. Mais, seul, le vent connaît le sentier par lequel il est arrivé à la lumière du lac.

La maison de la longue vie a deux entrées : l'une sur l'eau bleue lactée et l'autre, sur le sable fin de la première enfance. 

J'ai tout à coup la sensation que l'esprit des nuages où se mêlent l'eau des rivières, la sève des arbres et l'eau de mer, est l'un des points d'ancrage du mythe fondamental de la forêt dans l'espace.

Les nuages sont nos frères nomades.

Quand donc sortirons-nous de l'aube enclavée ?
Il faut revenir au foyer lumineux

La montagne n'est montagne esprit
Qu'à travers sa capacité à transmettre
Le cheminement spirituel de la lumière

J'écoutais chaque couleur de terre, chaque couleur de lumière
Et je les entendais agir sur tout ce qui constituait les fibres de mon être
J'ai voulu aller vers une rencontre de nouvelles averses d'images
Mais il n'y avait pas d'autre dessin dans la nature, que le mien
Mon dessin dans la nature était tout ce qu'il y avait de nouveau devant moi

Comment savoir jamais si l'on a compris un matin de pure lumière ?
Tout être baignant aujourd'hui dans un liquide nourricier
Navigue vers l'une de ces dimensions sacrées de la vie
Mais aucun ne se rappelle les précédents voyages

La vie avant la vie
Exerce sur moi plus de fascination
Que la vie au-delà de la mort
Je ne sais pourquoi, mais cela me rappelle
Le blanc ressac de cette zone de sable humide
Qui, la première a colorié tous les coquillages de la plage

On meurt parce qu'on était fait pour les lignes de fièvre
Le désir de solitude nue n'a pas d'autre origine
C'est un peu comme si l'on ouvrait les fenêtres du corps
Dans l'extrême bleu d'une longue nuit inédite, inimaginable
Sur l'autre rive plus vaste que le sensible

Pourquoi cette planète, plutôt qu'une autre ?
 
La nostalgie du grand territoire nous hante et nous accompagne

La Terre, depuis le septentrion jusqu'au midi
N'est pas réductible à la matière, à la surface, à l'enveloppe
La route qui monte de la plage se continue en travers de la voûte étoilée
Le cordon des mondes, pour qui le découvre, serpente le long des horizons indicibles




Des êtres fantastiques vagabondent dans les couloirs de l'intermonde.



















Un phénomène inexpliqué et non reproductible n'existe pas pour la science officielle.
Mais, qu'en est-il des visions de l'art et des intuitions de la poésie ?
Ce qui est impossible à découvrir est une nécessité à découvrir.

Le mythe auroral s'installe quand il veut, où il veut à un autre niveau vibratoire. Les ailleurs sont tellement nombreux. Plus on est confiné à l'inconnu, plus grands sont les besoins d'adaptation aux fréquences plus élevées que les nôtres. 

Nous sommes tous reliés, interconnectés. Une multidimensionalité s'étend peut-être déjà à notre place. Dans un futur proche, les explorateurs de l'espace obscur rendront le vide sidéral aussi palpable que les surfaces matinales.

Dans les hautes vagues d'Algorab ou d'Aphard, le feu divin qui vient d'être allumé éclaire le regard de l'errante d'Antia, d'Ariès ou d'ailleurs... Un visage cydonien naîtra de cette page d'aube à écrire. Quoi de plus irréel qu'un visage en allé avec les lumières et les formes noires ? Comment l'expliquer ? 

Nous sommes encore dans une phase d'apprentissage de ces nouveaux outils de connaissance. Mais avant de pouvoir traverser les espaces interstellaires, l'humanité devra forcément se demander s'il vaut mieux explorer les différents systèmes solaires, ou bien l'infini imaginaire trans-dimensionnel ; dans le premier cas, elle devra avoir des raisons pour concentrer ses recherches sur notre monde matériel plutôt que sur les plans de conscience et les univers parallèles. 

Mes provisions de regards ne sont pas assez nombreuses pour exprimer la large voie des vents de Dieu. Il me reste pourtant un peu de souffle, et même si les vents déchirent ma voile, ses lambeaux seront des ailes. Un contour nouveau naîtra, qui n'aura sans doute rien vu ni entendu et, sur le rivage de l'âme oiseau, la conscience du rêve déposera une lumière d'au-delà. 

Le point d'inconnaissance contient l'acte de pure poésie. Cette Terre est née d'un rêve, elle s'est éveillée sur une mer matériellement ou  spirituellement indéfinie, qui n'appartenait qu'à elle. Puis ce fut l'entrée dans la seconde des grandes aventures. Le point du jour, confiné au seul système solaire, laissa derrière lui le couloir blanc de la nébuleuse originelle. Toute l'aube brûlante est ici !




Les formes qui se trouvaient cachées sur un autre plan,
s'en retournent vers leur lumière propre d'où elles sont venues.





Les cris de la lumière revenaient de si loin, que tout devant eux avait changé : l'air vif du large courait à perdre haleine devant l'aurore de lumière. L'onde originelle roulait en silence, quelque part sous cette poussière étincelante, jusqu'à un village d'étoiles. Etait-ce ou n'était-ce pas un signe du plus grand inconnu de la Terre, que le voyageur égaré venait d'apercevoir ? Avant d'avoir le temps de répondre, il eut l'impression d'une présence. Ce fut comme une transmutation, une sorte de métamorphose de l'âme qui s'éveillait dans le secret de son cœur. Il avança de quelques pas, et il finit par approcher assez du bord pour que les courants mystérieux du rêve puissent le saisir. Après quoi, ce fut aisé de franchir les basses couches nuageuses pour atteindre le plan d'air subtil et glacé. Déjà, il croyait découvrir dans le dessin pur d'un corps et d'un monde, une voie de l'éternité. Elle était formée de rayons, et chacun de ces rayons portait en lui le reflet ou la projection des autres rayons. Ou bien était-ce là, un éclat d'étoile ? Nul doute cependant que cet éclair de vie s'était approché de lui, avait glissé sur l'horizon, puis avait touché l'indicible en engageant son corps à l'intérieur du poème. C'était l'instant où il ne s'agissait que de rompre l'attente du mot dans le son, du son dans le mot. En cherchant les mots dans la barque du poème, point de départ elle-même d'infinies respirations d'eau solaire, il prononça d'abord : "cet éclair-serpent", puis : "ce feu soudain", puis : "ce bel oiseau". Il lui semblait que le bleu sans fond de la région du souverain Oiseau le projetterai à travers la matière et l'espace vers un monde imprévisible et secret comme la langue universelle des signes primordiaux.

La mer n'est pas seulement un voyage
Mais une certaine idée de ce voyage
J'ai mon idée

La mer est venue d'en haut et non d'en bas
Car il n'est point de céleste voilure
D'une île couleur de temps en l'autre, éclairée
Sinon par les chemins de l'aube
Et maintenant, il nous faut vers eux parcourir
Le chemin du ciel offert sous ses diverses faces à la vue de la mer

Si j'étais île, j'irais ailleurs
Or, l'autre monde c'est celui-ci

L'autre monde a sa forêt et ses sources : les nôtres 
Le seul moment d'éternité, c'est ici qu'on le construira

Quelle étoile cherchons-nous ? 
L'étoile habite sur l'eau
Île et lumière toutes en yeux

Cette étoile, nous devons l'attendre
Dans la faible clarté des vagues
Si nous désirons en obtenir une image
Ne fut-ce que partielle
Nous pouvons inscrire notre faim du feu
Dans cette rumeur étouffée de l'eau

La perception sensible et inspirée d'une association entre lumière et mouvement, témoigne toujours d'un langage en profondeur des étoiles. C'est là-bas, dans les sables mouvants de la nuit, que se manifestent des présences surprenantes. Le langage poétique de la photographie poursuit ces présences mystérieuses, jusqu'à cette lumière-seconde qui change tout, puisque l'intérieur et l'extérieur se nouent et se dénouent sans cesse. La photographie court devant le temps et l'espace. Elle a les yeux clairs et le visage en recherche d'une philosophie de l'expression. La quête photographique de l'essentielle infinité est traduite de manière plus frappante par l'attente d'un cristal céleste enivré de noir argent. 

La lumière remue les ombres du rideau 
On ne sait si c'est l'imaginaire ou le réel non décelé
Qui va répondre

L'objet-à-saisir ne se laisse pas facilement capter, accueillir
Un trait d'ombre se hâte de le déplacer
Et presque toutes les tentatives de pénétration échouent

La photographie propose de voir l'infini dans un minuscule petit rectangle de l'espace. Il s'agit donc de faire converger l'espace des formes ou/et les formes dans l'espace, vers un renouveau des libertés multiples, marginales. Mais, car il y a toujours un mais ... Comment la vie des formes tient-elle lieu de l'objet désiré mais inaccessible ? La question est de savoir pourquoi l'objet essentiel est une forme idéalisée, jamais une vraie expérience. 
Réponse : l'objet réel, sincère, essentiel se situe toujours à l'extérieur des formes, dans ce qui n'est pas inscrit. La photographie est parfois éclairée d'une autre lumière, qui semble issue d'un autre monde, d'où l'on voit surgir une île d'un lac de clarté, ou plutôt d'un espace indéterminé, dont le sens caché est justement la clé des échanges et des interactions entre l'ombre de la lumière et la lumière de l'ombre. 

Le ciel a voulu peindre la mer en bleu
Pour se regarder pleurer en couleur sur la mer

J'entends crier les vagues
Sur les routes désertes de la mer
La fenêtre de ma chambre s'engouffre
Dans un rectangle de nuit bleue
Les fenêtres de la nuit sont comme ça
Pleines d'odeurs fortes de la mer

Dans un pays d'ombre une nuit de vent m'a mordu le corps

Le ciel impénétrable se tait
Dieu dans son ciel décide du climat de l'aube

Une ombre noire rôde
A elle tous les déplacements
Dans les couloirs des astres

Qu'arriverait-il si le soleil de l'imagination et de la croyance
Disparaissait au milieu des sept étoiles de la Grande Ourse ? 

Je me rapproche tout contre la vitre 
Pose ma joue contre cette lumière de cristal
Et ferme les yeux pour mieux me remémorer
Ma rencontre avec l'inconnue au beau langage
Qui me souriait sur une île au milieu d'un grand lac

Un  visage de l'autre monde apparaît au bas des  paupières de l'aube. Tandis que j'essuie des rêves tout illuminés d'étoiles avec mes mains, j'ai tout à coup la sensation que les mots du poème sont alignés sur d'étroites terrasses, et que chacune des bribes de la phrase décrit une courbe douce. Je peux la prendre dans mes mains et sentir l'odeur de la mer sur son visage et sur son corps. Et une autre pensée me vient, qui lentement, me fait faire le tour d'une île de chair matricielle, en harmonie avec l'aube violette et nue. 

Poussés par les vents des dieux, des nuages lenticulaires s'accrochent aux hauteurs d'un être métaphysique. Il ne s'agit pas d'une quelconque aire de rêve, mais d'une trouée surnaturelle dans le ciel, où réapparaît une souriante liberté native. C'est ainsi que les grands vents diffusent leurs messages aux quatre coins du monde.

La mer, ce n'est pas seulement de l'eau bleue. Je l'ai vue s'élancer vers le ciel, pour faire voler des îles et des terres, éclairées d'ombres et d'odeurs. D'ici, du bord de mon rocher, à l'infini, je les ai vues survoler l'écume et le feu et, le temps d'une averses de couleurs, toucher d'autres profusions de soleils. Juste à ce moment, la fenêtre de l'indicible s'ouvrit et les vapeurs d'éternité entrèrent, tirant un jaune d'or de Vega par la main. 

Tout un peuple d'oiseaux longe la haute portion de l'île, roulant avec les nuages à travers tout ce degré d'absolu, en direction du port secret de la mémoire. La musique de l'aube, pour le peuple oiseau, c'est sans doute ce qui transmue la direction et la vitesse  des planètes en or bleu. Ils ont probablement deviné toute une part invisible de ce bleu clair intense, restée intacte. Chacun d'eux renferme plusieurs vies errantes. D'où la brusque remontée de ce vert marin, sa métamorphose immédiate, et son envol vers le ciel, avant que naisse la frange d'une nouvelle écume du temps.  

Qu'est-ce qui est île ? Qu'est-ce qui est bleu ? 
Qu'est-ce qui est blanc ? Demandai-je doucement. 
C'est, me dit-elle, un acheminement vers le dessin sous la couleur et le mot sous le dessin. Mais il faudrait que tu commences par apprendre les îles que la rumeur verte de l'astral transporte plus loin que leur espace mesuré. 
Mystérieusement, cette image me signifiait : dessous le dessin, il y a le mot, mais dissimulé sous l'apparence d'être, comme une île de lumière sous la surface de l'eau.
Ce que tu as perçu, reprit-elle, loin derrière les feux insolites de ce sanctuaire, s'est laissé glisser dans la lumière noire de l'écriture. Arrêtes-toi et écoute. Musique et nuit sont étroitement mêlées comme l'éclair, le tonnerre et la foudre. 
Mais le mot île était peut-être plus vaste que je ne l'avais imaginé, et je commençais à penser que la visiteuse de lumière l'avait toujours avec elle en voyage.
Devenu poème, le mot dépasse le mot, souffla-t-elle. 
Je la regardai avec surprise.
... Sacralité et beauté de l'air, soupirai-je. 
Déjà s'esquissaient Céphée, Deneb, Eridan. Leurs appels effervescents affleuraient sous les surfaces matinales ocrées de brume.
Je m'exclamais : "Etranges soleils !..."
Un autre venait de se former, mais il prenait sa lumière d'ailleurs : immatériel, sans forme. Peut-être ne s'agissait-il même pas de lumière, mais de fragments disparates de l'arcane noir originel. Je reçu la vision de face comme un visage d'Arcturus, en grande soif de regards. 
Pour autant qu'il m'en souvienne, un grand anti-soleil noir s'échappait dans le bleu d'une mer avant la mer. 

Nous n'avons jamais le même corps
Ici, l'eau fendue. Là, les arbres profonds et sombres

La chambre haute du feu est, d'une certaine manière, à l'opposé de la chambre profonde de l'eau. La communication secrète s'est glissée entre les mots cercle, ronde, mouvance. De là est née la douceur nostalgique des liens profonds.

Etoile est un mot pour dire le voyage d'un peuple tombé des nuages. 

Le paradoxe de l'endroit : deux créations
Celle de l'infini et celle des points périphériques 
L'une en face de l'autre, devant cette forêt-monde
Traduisent à la fois l'étonnement d'être et la surprise d'exister

Il y a deux mondes, pensai-je 
Il y a celui dans lequel on vit
Et il y a celui pour lequel on ouvre les sources

Il existe une réalité magique
Mais des doutes subsistent sur l'au-delà
De l'accessible, du lisible, du compréhensible
Etrange quête à travers les lointains intérieurs
qui ne cessent de passer du bleu au noir et du noir au bleu

Nous sommes des étrangers et des voyageurs sur la Terre. Mais, si de telles rencontres se produisent, l'être homme peut être assuré d'entrer immédiatement en contact avec d'autres dimensions d'existence. C'est exactement ce qu'exprime la trace de bien d'autres mondes, restée aux murs des grottes. Le secret de ce que furent leurs vies dort à présent dans un rectangle secret de la nuit. Certes, le bleu du ciel spirituel est encore loin et la voie est ardue, mais notre cœur rayonne d'un intense sentiment d'infini. 





Dans cette odeur de brume, il y a une force de lumière.





Le secret de la vraie vie absente se cachait dans un vent de sable et de feu.




Une plage de sable noir s'étirait à l'infini.





Un ciel vide peut cacher un lien interne.



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