Cette rondeur de la nuit nous révèle d'abord une idée de rencontres, que l'on peut découvrir dans des dialogues silencieux, dont l'apparence fragile ne fait que renforcer cette blancheur de l'ombre, qui est la marque de nos espoirs et de nos peurs.

Il faut donner à la nuit ouvrante
L'occasion de rencontrer la blancheur de l'ombre
Pour qui elle est faite
Des étoiles tombent du ciel
Leur souffle brûlant inonde le soir
Et l'ombre se double d'une autre
Le monde en devient un autre
Le voici changeant de cap
S'essayant au long souffle de la nuit

Ce que nous jetons dans la nuit des mots est un acte d'insurrection de la conscience, que le système d'oppression essaye en vain d'endiguer, de contrôler. 

Une longue errance dans la nuit pénétrante relie le temps intérieur de l'individu au cosmos.

On meurt parce qu'on était fait pour les lignes de fièvre d'un avant-monde, qui a été arrêté mais qui n'est pas fini. Ce sont les mystères de là d'où nous venons. 

Nous adopterons non pas une position d'attente, mais un regard d'enfant. Il faut donc dire où notre individualité se pose et quand notre inventivité échappe à la pesanteur des jours.

Les voyageurs croient tracer eux-mêmes leur route, les yeux fixés sur leur étoile. Ils n'ont jamais regardé que l'étoile née d'eux-mêmes dans une merveilleuse coulée d'argent. Un moment le sable plat et le nuage alourdi se sont touchés au plus haut.

Tout ce qu'ils m'ont transmis me confirme dans le sentiment que j'avais. Il faudrait voir toujours en nouveauté ce visage paysage que l'on a perpétuellement sous les yeux.

Le jeu incertain des lumières et des ombres est le lieu d'élection de l'existant. 

L'être-là est aussi vif qu'un vent glacé, dur et coupant.

L'immersion en ce chagrin de l'aube contraint le fugitif à rechercher un point d'appui. 

Une fois l'être-là saisi, un tout petit point de lumière peut encore s'élargir et trouver sa liberté dans le sable brûlant des mots. 

C'est avec le projet de donner forme à une idée, que le mot s'est fait signe pour arriver à l'unique, à l'universel en transcendant le particulier.

Les mots sont à créer chaque jour et ils n'existent que selon leur propre désir.

 Je me tiens encore à distance de ce point obscur où le souffle intérieur du poème a commencé. 

Le mystère opaque d'un ciel d'encre sensible aux raies de lumière s'est glissé clandestinement jusqu'à leurs voiles gonflées.

La lumière d'une étoile projette parfois des ombres.
Il lui faudrait de grandes ailes réunies pour saisir de l'air bleu.

Pour autant qu'il m'en souvienne, les premiers rayons bleus d'une écriture dans l'espace se sont engouffrés dans une mince fente d'infini. En une fraction de seconde, les points d'attache ont cédé.

Le temps, le lieu et l'heure du rêve sont indiqués en paroles ailées et en empreintes grises.

L'ambre de la lune conserve dans son île de silence des astérismes secrets.

Dans le dernier tiers de la nuit, les images pleuvent de partout. 

Un frémissement d'ailes s'échappe du clapotis de la pluie.

Que vois-tu dans le ciel ? Je vois cet oiseau comme un point de liberté dans l'irrigation de l'infini.

Un oiseau de mer établit une communauté entre son île, l'horizon immense et lui. Mais, pour entrer dans ce cercle très intime, il nous faudrait recréer l'en-haut à même la terre nue, comme une musique de l'aube par l'intérieur. Quelle étonnante capacité d'écoute, cela ferait naître chez celui qui se risquerait à cette tentative !

Il faut alerter les étoiles.
L'immense regard bleu de cette mer sans oiseau n'arrive plus à concentrer les verticales de la lumière.

Dans un grenier d'enfance,
il y a toujours, entre les poutres merveilleuses,
une cité idéale alignée avec les étoiles.

La nuit capte mieux le cœur et l'esprit et ne découvre ses vraies harmonies qu'aux grands chasseurs de signes.

Aux abords de la nuit, la musique de la mer était débordante de lumière.
Et la question toujours posée est celle de cette lumière égarée.

Avant de sortir du songe, le nouveau-né est créateur de mère. Une fois remonté à la surface, l'homme ne sait d'où ni comment il est créateur de Dieu.

Le paysage de la sculpture me fait des signes.
Le merveilleux des formes traverse une rangée d'arbres. 

Le sculpteur est un traqueur de traces. Ce monde cache un secret dans un inextricable fouillis d'imaginaires. La Nature parle. Elle est marquée de signes. On y voit les empreintes de la Vie Infinie.

Au cœur de la sculpture, le rêve. Inventer, décider des formes correspond aussi à une façon originale, unique de construire une liberté. Mais il y a quelque chose d'autre ; derrière cet assemblage de formes se révèle une vie intérieure, secrète. Le bois soulevé en copeaux révèle une dimension magique et symbolique. La joie du geste est un voyage, une quête. Il s'agit également d'établir  la correspondance des espaces intérieurs et des volumes extérieurs couverts de signes. Ce qui établit aussi un lien logique, par-delà la seule représentation esthétique, avec l'instant poétique. L'idée, l'image, le signe doivent devenir itinéraire, aventure, communication.

Le rêve dans sa matérialité passe par la sculpture. Il s'agit d'une transformation magique. La chair même du bois, son odeur se métamorphosent en alphabet imaginaire. Le sculpteur matérialise ses désirs, griffe le bois avec ses ongles pour donner forme à une idée. Et plus il creuse le bois, plus il se rapproche de son odeur. Il décèle les trous, les plis et les fentes et reprend sa marche sur les chemins d'une nouvelle pratique d'écriture allant des idées vers la forme. 

Si il y a d'un côté les lettres blanches et de l'autre, seulement des lettres noires, il n'y a qu'un seul halo rougeoyant comme le feu des îles : celui qui préexiste à la nuit des mots et non l'inverse. 

Sous le sable noir basaltique flotte la forme blanche de la barque du poème.

La surface maternelle des mots marque le point d'où s'élancent les imaginaires et où s'arrête le rationnel.

Déjà le mot écrit est mort, ne laissant plus qu'une image fixe : l'ère du regard froid, point d'ancrage du soleil glacé dicté par l'ombre de la mort.

Le désert des mots jetés dans le vide des images n'est nulle part ailleurs qu'en lui-même.

Ce sont les difficultés d'un voyage de nuit, ponctué d'arrêts et d'attentes, qui m'ont poussé à écrire en blanc sur le noir. Je me souviens des sourires les plus invraisemblables, qui préfiguraient la rencontre avec l'autre, un autre temps peut-être.

L'espoir poétique de changer la vie est une invasion qui a été longtemps perçue comme une évasion.




De toute ma soif de rêve, j'imaginais le pays d'eau fécondatrice et de verdure parsemé d'étincelles d'orbes bleus, la cité-jardin de l'homme volant, son cercle de pierres qui portait vers la Voie Clarté. Jusqu'à ce matin où un être d'ailleurs, un frère de l'espace, s'installa parmi l'herbe et le sable. Qui était-il et qui n'était-il pas ? La vie, je crois, lui était douce comme le pointillé d'une rivière noire et d'or ancré dans l'éclat blanc et noir d'un autre soleil. On lui refusait jusqu'à l'existence, on l'oubliait. Mais tous ceux qui traquent l'accidentel, l'irrationnel, lui sont restés fidèles. Peu importe qui il a été, qui il est et qui il sera, ami ou ennemi. La part d'ombre est la part sacrée de chacun.



Il fait soudain plus bleu
Dans ce noir que vous ne pensez
Le jour tombe et la nuit se lève
Pour changer et organiser le ciel
Avec les forces du rêve

Il ne faudrait jamais écrire à partir du jour. 

Tout est rêvé d'avance, reste à associer le lieu d'où l'on vient et le lieu où l'on va. Ce sont des lieux qui se cherchent et parfois se trouvent.

L'esprit de la nuit embarque les voyageurs dans ce parfum d'étoiles, par-delà tous les grimoires des imaginaires.

 Le périple effréné des lumières lointaines échappe aux lignes étroites, fermées du jour. Ce sont les profondes nuits de la Voie Clarté qui nous relient à la course des étoiles. Je la considère d'abord comme véhicule d'une immensité de promesses, et je la veux d'abord nomade. Construire une relation avec cette lectrice des profondeurs de l'espace, c'est commencer à faire le lien avec une parole inexplorée. 

Le voyageur n'est point, ayant négligé de retourner dans le passage préalablement ouvert entre lui et le monde. La seule solution qui lui reste est de percer son chemin jusqu'au bout de ce bleu lumineux. 



Toutes les idées, images ou pas, ont eu sept ans un jour. Sept ans ! C'est la moitié de la vie d'un enfant. Il n'empêche qu'elle échappe à toute analyse et définition. Si nous cessions de nous donner des maîtres, tout pourrait être changé de ce que nous sommes et faisons.

Où sont les ciels de mai et les ruisseaux limpides qu'il faut aimer ? Les longues rues inconnues où tout était possible ont perdu leurs barricades. Est-ce que tout a été raté et le sera toujours ? 

Nos corps sont emmurés.
L'inconnu s'abîme en nous.

Obstinément, la course parallèle du bonheur de vivre et du désespoir, poursuit seule, en sa prison d'esprit, ses chemins hasardeux et confus.

L'irrésistible envie de traquer l'ombre secrète de la lumière devancera tous les exils, toutes les fuites, et même au-delà de la mort.

Un promeneur égaré met le doigt dans le feu, et ce sont aussitôt les cris de la lumière immergés dans le quotidien qui se brûlent. 

Rue du Cygne à Paris, les sons-mots du monde crissent comme le sable sec.

Pourquoi la recherche d'un plus loin ? Nous avons l'éternité au plus près de notre enfance. 

Le dévoilement du monde invisible ne se produit pas contre la nature, mais avec elle et à travers elle.

J'ai vu l'origine du monde dans la courbe de la rivière et la destinée de l'âme dans la pure lumière des algues.

Sur le chemin de ce point d'origine, il est encore un carré de lumière à délivrer.

Quel est le nom de mon Dieu ? Son nom ? A quel propos ? Le monde est une chair, une vie sensible. Reste que la création extérieure à ce Dieu est tellement différente de lui, qu'il s'en absente. Il est grand temps qu'il se cherche une autre identité sous les forêts désertes. 

Le sentiment de l'exil se conjoint à l'attente de l'être.
La pierre du visage est une résistance désespérée.  

La première question à laquelle nous devons répondre est toujours la même : le salut est-il ou n'est-il pas à trouver sur terre ? Que voulons-nous rejoindre ? Que voulons-nous devenir ? Il faut savoir de quelle parole intérieure, secrète on est fait. Et la mienne est encore sous l'influence d'une impossible réunion à la religion.

Tout a été fait pour mordre avec avidité, pour plonger les lèvres et la gorge au plus profond. Est-ce que notre temps est passé ? Il y a de tendres feuilles de voyages où il fait encore bleu dans le froid, la pluie, la neige.

Les chemins de l'invisible et la proximité du transcendant constituent un couple indissociable.

L'immanence transcendante de Dieu est une invitation à voyager dans une merveilleuse construction panthéiste. 

Dieu est un rapport d'émotion comme la musique. Je sais aujourd'hui le nommer dans l'inspiration du feu, de l'eau, de l'air et de la terre.

C'est écrit là, sur notre cœur, comme une connexion d'amour entre tous les êtres.

Sans doute, il y a là quelque chose que l'on peut faire naître d'en haut, tout en restant plongé dans les eaux-mères de notre propre lieu de mémoire et d'émergence. Quelque chose que l'on peut faire naître aussi au dedans, au profond. 

Dans la mesure où l'homme pressent que tout le réel n'est pas forcément matériel et que la terre ne s'arrête pas ici et maintenant, il éprouve de facto le sentiment d'être relié à un au-delà de lui-même.

Il y a deux chemins possibles : plusieurs vies en une seule pour tous les points de l'espace, ou bien l'agora d'un espoir de vies passées ou à venir pour tous les moments du temps.

J'ai attendu et j'ai attendu encore et encore la régénération des corps.
Je ne savais pas que le corps de la terre possédait une âme, un ciel sous la peau.

En raison des feux intérieurs qu'elles abritent, les formes invraisemblables de la nuit encerclent d'ocres  le visage opalescent de la lune.

Je m'interromps un instant, le regard tout illuminé. Le vent glisse sur l'eau verte et glacée. Et ce que je vois ici, c'est un Dieu organique partout présent dans la nature, aussi bien dans les pierres, les rivières que dans les plantes. Un Dieu terrestre incorporé à la nature, en résonance de conscience avec un état d'être animal, végétal, minéral ou liquide. Un Dieu-Univers en consubstantialité avec tout ce qui existe charnellement et spirituellement.


Qu'importe l'heure effective du lieu où nous nous trouvons. L'autre grand instant est au milieu de nous et il est intérieur. C'est aussi la preuve que la communication fusionnelle existe, se propage et a toute sa vérité en Art. Nous ne sommes que par le lieu du regard intérieur et avec le lieu du regard intérieur.

La figure maternelle et féminine est les grand point de lumière qui résiste aux couchants.

Les yeux de la mer ne sont pas explicables.
D'un seul coup, ils se mettent en bleu.

Le premier lieu dans l'eau amniotique du matin est un pays rond, circulaire, silencieux, qui résonne en moi comme un refuge permanent, étonnement tendre et doux comme le visage de la femme.

Premier matin, deuxième matin, le monde commence.
Dans un rectangle de lumière, un enfant joue pour l'enchantement d'un port de l'espace.

C'est une île-corps en harmonie avec les parallèles des vagues.
La mer sculptée l'exprime, la mer sculptée lui ressemble.

L'expression toute simple d'une larme du quotidien peut être un nid de sublime désespérance.




L'éclat blanc et bleu du ciel sur la mer pose sa question à chacun d'entre nous.
L'eau n'est-elle que l'aspect inférieur, externe et pour tout dire, immanent du regard de la terre ? 

L'île est île par une étoile, elle se conçoit d'un être de lumière.
Leur voix dans la forêt aventureuse court sur les dunes bleues lactées de lointaines galaxies. 

L'impact immédiat du corps intérieur semble venir d'une autre partie de l'univers.
Le retour au point d'origine ouvre le passage à tout ce qui est à faire et non à refaire.

L'espoir dans le beau, dans le merveilleux est une marche dans le ressenti, pas dans le dogme.

La terre est une aurore naissante, une marche à l'étoile mère pour renaître différente.

N'était-ce donc rien qu'un bref instant ? Oui, rien qu'un lien terrestre, mais un lien d'infinité.

Un matin vierge arrive sur la pointe des yeux
Rien ne surpasse ce visage du matin créé par le pur sentir



Ce monde cache un secret dans un inextricable fouillis d'imaginaires, et voilà qui me surprend beaucoup : la nature parle, elle est marquée de signes. On y voit les empreintes de la vie infinie. Et peut-être y-a-t-il de l'invisiblement visible ou de l'irrationalité concrète, quelque chose de la pureté originelle de l'homme et de la terre dans l'aventure sans pareille de ce qui va être et de ce qui a été Teotihuacàn : "le lieu où les hommes deviennent des dieux".
Cela paraît impossible, mais est-ce que ça l'est réellement ? Les envoyés d'un autre monde s'éloignent rapidement, laissant derrière eux l'espace où l'on crée, qui s'étend vers le sud, au Yucatan et en Amérique Centrale.
Les autels monolithes Olmèques retrouvés par les archéologues dans l'île de la Venta, n'infirment en aucune façon cette dimension mythique de l'expérience humaine, car rien n'empêche de supposer que leur signification soit de créer plus loin que la phénoménalité.
Si c'est le cas, rien n'empêche qu'une île soit aussi une étoile et ce serpent un oiseau. De si loin qu'ils voient le ciel et l'eau sans fin, les hommes aiment imaginer qu'ils pourraient se frayer un chemin dans les paroles émises par le vent, puis entrer dans l'horizon et dessiner dans l'air froid les mêmes soleils. 

Mais la parole du vent efface ses propres traces. Le monde de la corruptibilité est-il le seul que nous devons jamais connaître ? Comment faire pour que nos expérience de renaître se rejoignent ?

L'homme est de passage dans ce monde, la lumière de la terre aussi, mais à la différence de celui-ci, elle a encore en mémoire l'étoile originelle par laquelle elle est entrée. 




La question essentielle est en permanence réveiller
ou refouler le territoire presque éternel des grottes ornées. 

L'être arraché à un instant de limpide beauté cherche à retrouver dans le lieu
et le désir terrestres la longue trace de la participation primitive.

Un éclat de nuit inonde le soir.
Poussés par les vents des dieux, les nuages lenticulaires s'accrochent aux hauteurs,
dans l'espoir d'y trouver un avant-poste isolé de la Vie infinie.

 Est-elle enfin arrivée la voyageuse secrète ?
Elle est un coquillage immense entre le nuage d'étoiles que j'ai vu ce matin
et ce ciel spiralé déjà repris, restitué dans la forêt monde. 

Quand la respiration de l'amour établit l'innocence des jambes, des bras, du cou
Quand la nudité de la nuit aime éperdument le souffle universel des matins
Quand les douceurs de l'air dans la nuit fraîche parlent des langues inconnues
Quand les arbres s'appellent et se coordonnent comme dans une sorte de moment idéal
Quand on écrase une oreille sur le sable attentif pour entendre chanter les étoiles
Quand celle qui n'est plus et ne peut être n'est pas morte pour toujours
Quand le mouvement incessant des vagues met en route les voiliers du soleil
Quand la mer n'en finit pas de dessiner dans la terre les contours de l'image d'elle
Quand les dunes sculptées par le vent épousent la surface de la mer agitée
Quand les sources, les fleuves et les fontaines irriguent le monde
Quand une force étrangère est active invisiblement autour de nous
Quand la forme de l'aurore éclaire la route des naufragés de l'espace
Il ne reste plus que lui, le cri de la naissance.




Ici commence un étrange pays à la croisée des mers de lumière.



Le voyageur croit choisir sa route, mais c'est elle qui le choisit. 



A l'origine, il y a la rencontre entre une voix venue de l'espace et un point noir profond.



Les merveilleuses traces de vol explorent dans les grands courants d'étoiles, d'autres univers vibratoires. C'est au sein de cette formation étoilée que les ors du feu se sont retrouvés pour naître de nouveau.



Ce regard fixé sur la première forme du matin est un être en interrogation.




L'Incarnation ? Est-ce une image matérielle, une simple apparence
ou bien une personnification de "Celui qu'on ne nomme pas" ? 



Chaque être a son chemin de rêve et son type d'amour.
L'intelligence émotionnelle est auprès de ceux qui parlent aux animaux et aux arbres.
Le peuple des arbres est fait d'instants et d'espaces comme nous. 




L'invisible qui se déverse dans le visible est un soleil intérieur qui éclairera tout.




La mer rejoint sa falaise dans cette ultime seconde où l'effondrement de l'une offre une nouveauté de lumière à l'autre.




Il y a deux sortes de mondes, pensai-je ; il y a celui dans lequel on vit et il y a celui pour lequel on ouvre les sources.



Les précieux gardiens de la terre ont un sourire doux
Dans leur berceau marin, toutes les formes de la terre n'en sont qu'une.



Poursuite, découverte de la pluralité des sens, la Terre est un laboratoire d'idées. Un peu de patience : ce n'est qu'à la fin de la libre expérimentation des idées, que la remontée lumineuse des mouvements de l'esprit touchera au but. Et je dirai également ceci : il y a aussi quelque chose de plus profond, quelque chose nous serre encore plus fort, comme une envie irrésistible de remplacer l'au-delà par le tout de suite. La séparation du monde en spirituel et matériel est une ignorance de l'âme, car si tous les hommes avaient en leur projet la conjonction (et non pas la disjonction) sacré/profane, une unité profonde s'imposerait dans cette proximité concrète, immédiate du transcendant. 



La désignation de l'idéal est associée à l'infini imaginaire, à l'espace de l'innommé.

Nous demeurons dans le feu d'une colonne lumineuse - la participation - et le feu d'une colonne lumineuse - la filiation - demeure en nous. La lumière spirituelle se déverse sur la couleur verte de l'immortalité. Et combien d'autres couleurs ? Combien d'autres ombres ? Impossible d'éveiller, d'émouvoir, d'établir un dialogue sans cette confiance dans la matière. 

Délivrer le temps du rêve, c'est d'une façon ou d'une autre réintégrer l'imaginaire au réel.

Le thème du croisement, voilà ce qui est le plus divin encore. Quelle merveille que le thème du croisement !  Il nous a tout donné, le soleil et la vie et le trouble vertigineux d'une blanche voile penchée sous le vent, au moment même où la lumière des étoiles et le vent s'entremêlaient et s'exaltaient l'un l'autre.

 Le corps intérieur invente sa relation d'amour, sa manière d'être relié. 

Quel sera le parfaitement clair et pur ?
Nous avons une possibilité d'action, un début de réponse au plus près de notre enfance. 

C'est ici que le monde a été donné, précédé d'une caresse pleine d'étoiles palpitantes.
Ce monde renferme beaucoup de tendresse car il y eut rencontre, dialogue, découverte.

Ce n'est pas une issue que l'être humain recherche, mais une attache.

Il manque des bras amoureux pour ouvrir la Main de Vie dans l'espace nu des corps. 

Il faut vivre ce champ d'expérimentation du divin et l'intérioriser.
Là où il y a deux êtres et l'amour, il y a un chemin de lumière. 

Le vent noir de la nuit se dirige à présent vers la maison rouge de l'aurore. 

Qui a eu la chance d'habiter comme les blés lunaires, au-delà des montagnes bleues de l'horizon, doit ouvrir d'autres regards sur l'espace cosmique. Mais pour trouver quoi ? Chercher qui ? Il faudrait être outre-chercheur, chercheur au-delà de la recherche, pour accrocher à cette source.

La mer du monde est un matin d'espoir, sinon ici, du moins à quelques millions d'années-lumière de là. Ce n'est pas par centaines, mais par milliers qu'il faut compter les yeux d'eau et de lumière provenant des mers de l'espace. 




La grande ombre de la nuit par elle-même exprime quelque chose.
Elle est le feu noir des grottes souterraines et de la multitude. Ainsi surgit un vaste monde du dessous à partir duquel pourront être perçues, en nombre indéfini, de nouvelles interactions de l'ombre et du silence, du souffle et de la forme, de la limite et de l'illimité. 

Le bleu éclaire la nuit.

Il y a un axe invisible, une vie secrète.

La Création est en Dieu et la Naissance est en l'Homme. 



Il y a quelque chose d'étrange au tréfonds de notre galaxie. Des soleils de mots chauds et dorés préparent notre chemin de la terre vers les étoiles. Difficile à croire, mais vrai pourtant. Sans doute mourrons-nous à fleur de mots, à fleur de cœur de toute façon, mais cela veut-il pour autant dire qu'un voyage est fait de tous les voyages, qu'il les contient tous et que tous le contiennent ? Un seul voyage pour combien de temps encore ? Nul doute que les voyageurs s'épuisent contre cette angoisse essentielle, car il est indéniable que la mort du soleil se pose en contradiction permanente. 

L'externe est une parcelle de monde.

l'aube est encore loin.

La circulation libre des rêves est une victoire de l'immense champ du possible sur l'astre noir et glacé de la modernité. 

L'idée de maternité spirituelle est l'idée-clef.
Tout est en elle pour toujours. 

Mais combien ignorent ou feignent d'ignorer qu'elle était l'esprit de ce qui allait arriver.





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